Donc, deux jours après le début de sa garde à vue, et sans que celle-ci ait atteint la durée maximale de 96 heures, Varg Vikernes a été relâché (et a depuis commencé sur son blog le récit en plusieurs parties de l’arrestation et la garde à vue). Si aucune association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste n’a été mise en évidence, il sera cependant probablement poursuivi pour incitation à la haine raciale devant le tribunal correctionnel de Paris.
Rien n’est surprenant dans cette issue:
– concernant l’accusation d’incitation à la haine raciale: tout ceux qui ont ne serait-ce qu’un tout petit peu suivi l’histoire du groupe Burzum et de son unique membre connaissent bien le racisme et l’antisémitisme explicites et sans cesse rabâchés de ce dernier. On se souvient que l’an dernier, Radio metal a préféré censurer sur plusieurs points une interview qu’il lui a accordée, plutôt que de la publier, comme d’habitude, intégralement, en raison de nombreuses déclarations antisémites susceptibles d’engager la responsabilité légale du webzine.
– concernant la levée de la garde à vue et des soupçons de terrorisme: dès les premières dépêches, les faits reprochés paraissaient très minces. Dès le début, lesjournalistes ont rappelé que l’achat de 4 armes à feu par Marie Cachet, la compagne de Vikernes, qui semble avoir été l’élément déclencheur décisif de la garde à vue, était légal, puisqu’elle dispose d’un permis de port d’arme. Interrogé sur l’opération, le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, a reconnu dès le premier jour que l’arrestation était de nature essentiellement préventive:
« « Cet individu, proche de la mouvance néonazie constituait donc une menace potentielle pour la société, comme l’atteste la violence de ses propos interceptés notamment sur le Web », affirme la Place Beauvau. Plus tard dans l’après-midi, M. Valls, tout en reconnaissant qu’il n’y a pour le moment « ni cible, ni projet identifié », a justifié cette décision par la nécessité, face au terrorisme, « d’agir avant, et non pas après ». » (Le Monde, « Valls justifie l’arrestation préventive du Norvégien Vikernes »).
Enfin, la nature des armes trouvées au domicile de Varg Vikernes, des 22 long rifle essentiellement, semble peu compatible avec un massacre du type de celui commis par Breivik en 2011, et beaucoup plus avec la pratique de la chasse mise en avant par le couple. Jacques Raillane / Abou-Djaffar, ancien des services secrets et un commentateur très informé des milieux et des problématiques du contre-terrorisme, exprimait dès mardi son profond scepticisme:
Si, compte-tenu des antécédents de Varg Vikernes, on comprend aisément qu’il soit surveillé, et que ses récents posts de blog sur le déraillement de Brétigny, couplés à un achat d’armes important, suscitent quelques inquiétudes, surtout à quelques jours du second anniversaire du massacre commis par Breivik en Norvège, on peut en effet s’interrogersur le caractère brutal et médiatique du mode d’intervention choisi. Peut-être lié au besoin de redorer le blason de la DCRI, fortement terni par l’affaire Merah?
An fond, je n’en sais rien, n’étant pas moi-même spécialiste, ni de près, ni de loin, du contre-terrorisme, et tout cette histoire relève au fond du fait divers très anecdotique.
Ce qui est plus intéressant, c’est le traitement médiatique qui en a été fait, et ce qu’il révèle de l’évolution de la réception du black metal par le grand public, un quart de siècle après son apparition, et 21 ans après les méfaits du black metal inner circle norvégien, auxquels Varg Vikernes a tant et si célèbrement contribué.
Tout au long de la journée de mrdi, et alors que la nouvelle de sa garde à vue se répandait sur les réseaux sociaux, j’ai vu pluieurs de mes contacts metalleux commencer à anticiper un backlash médiatique sur la communauté metalleuse dans son ensemble.
Ainsi, un de mes contacts facebook écrivait sur sa page:
« Métalleux, métalleuses, Brace yourselves, Commentaires are coming, avec la mise en examen de Varg, le Metal va s’en prendre des caisses et des violentes ! ahahahahah c’est bon, l’année prochaine on repasse sur M6, c’est fini les traitements de faveurs du petit journal ! XD »
Et, avec une inquiétude plus tangible, le fondateur et responsable du webzine Radio Metal:
Or, force est de constater que malgré des erreurs factuelles (Varg Vikernes « disciple » de Breivik, entre autres), les amalgames ont été quasiment inexistants. En fait, en parcourant les divers articles écrits sur cette affaire, les épithètes « néo-nazi » et « compatriote de Breivik » semblent plus significatif pour les journalistes, pour comprendre l’arrestation, que le statut de « star » du black metal de Vikernes, même s’il est également évoqué.
Radio Metal a compilé une petite revue de presse du traitement médiatique de l’affaire, avec le commentaire suivant:
« On aurait pu croire que, sous le coup de l’émotion, de nombreux médias généralistes allaient traiter à la va-vite l’objet éminemment complexe qu’est Varg en faisant, on l’a déjà vu à de nombreuses reprises par le passé, un amalgame facile entre « metal » et « extrémisme ». Pourtant, et c’est à signaler, malgré quelques approximations factuelles concernant l’idéologie de Varg (notamment son rapport à Anders Breivik) les grands médias ont souvent fait le travail en allant à la pêche aux infos – des infos précises parfois issues de médias spécialisés comme le nôtre – dans le but d’informer au mieux leur lectorat respectif.
France TV Info, Le Monde, BFM etc. : beaucoup de médias ont tenté de faire le portrait de Varg et je n’ai à ce jour pas constaté d’amalgames douteux assimilant « black metal » à « néo-nazi », « metal » à « dangerosité » ou les habituels poncifs que les fans de metal subissent constamment ! Mais n’hésitez pas à partager vos impressions en commentaires si vous avez lu/vu des propos de journalistes sur l’affaire Vikernes qui vous ont choqué ou si votre ressenti global, concernant le travail journalistique des grands médias sur cette affaire, est tout simplement différent de mon opinion (plutôt positive).«
De mon côté, j’ai remarqué que les grands médias sont aller solliciter, outre des spécialistes des droites radicales (Jean-Yves Camus, Stéphane François, etc.), des experts de niveau universitaire, qui connaissent le sujet d’asez prêt (Alexis Mombelet, Nicolas Walzer). Parcontre, il ne m’a pas semblé que tous ces pseudos experts que certains catholiques, de droite comme de gauche, ont longtemps porté aux nues, et qui se sont spécialisés dans une dénonciation apocalyptique et outrancière du metal et des idéologies supposées en constituer le coeur: Jacky Cordonnier, le Père Benoit Domergue, Paul Ariès, etc. On ne nous a ps ressorti non plus la tarte à la crème du rapport de la MIVILUDES sur le satanisme.
Pour expliquer cette modération à l’encontre du metal, si nouvelle chez les grands médias français, on peut, avec Radio Metal, émettre l’hypothèse que la polémique récurrente du Hellfest et le succès populaire de ce festival, maintenant l’un des poids lourds français, ont favorisé une meilleure connaissance du metal par le grand public, et une acceptation croissante de ses valeurs et de son esthétique, et ont constitué un accélérateur de son intégration:
« D’ailleurs, en France, parler du metal dans les médias généralistes signifie souvent répondre à des questions où l’on est très vite obligé de défendre l’image négative du genre en dissertant sur les minorités extrémistes comme Varg Vikernes dont le discours haineux est, évidemment et heureusement, dénoncé par la très grande majorité du public metal. Dans cette optique, c’est dans la façon de parler du metal au grand public – véritable lutte pour l’image et la crédibilité du mouvement au sens large – que se situe l’une des vraies réussites du Hellfest. En effet, Ben Barbaud et ses acolytes sont parvenus à remporter, au fil du temps, un combat moral et politique situé bien au-delà de la musique et c’est peut-être avant tout en cela que la réussite du Hellfest est exceptionnelle. Les attaques anti-Hellfest en provenance des conservateurs (Christine Boutin, Philippe de Villiers…) ayant finalement été totalement décrédibilisées par des émissions comme Le Petit Journal (Canal +) qui n’ont jamais hésité à railler leurs discours extrémistes en valorisant même le festival de l’Enfer par l’humour ! »
Ironiquement, à force de ramener le metal et le Hellfest sur le terrain de l’actualité et de pousser les journalistes et l’opinion publique à s’y intéresser, ses opposants les plus irréductibles ont peut-être bien contribué à favoriser une connaissance plus étendue et nuancée de cette musique et de ce milieu. Bien malgré eux, ils auraient peut-être contribué à cette banalisation du metal extrême qu’ils semblent tant redouter.
Autre explication possible: le black metal a un quart de siècle. Le monde a vieilli, et les gamins qui se faisaient confisquer leurs CDs sont devenus grands, et pour certains, journalistes (je me souviens avoir discuté, à l’issue de la table ronde sur le metal organisée par le diocèse de Lyon en novembre dernier, avec un journaliste de Rue 89 Lyon qui se définissait lui-même comme metalleux. Les amateurs de black metal ne sont plus depuis longtemps une petite minorité de marginaux ou de précurseur, mais une composante à part entière du « grand public ». J’observe d’ailleurs une certaine porosité de la presse metal et de celle plus mainstream, puisque l’auteur d’un article sur Varg Vikernes publié cette semaine sur le Huffington Post est Maxime Bourdier, également membre de l’équipe de rédaction de Metallian, l’un des magazines de référence en France sur le metal extrême.
Côté catho, ça été très calme, ce qui n’a pas manqué de surprendre certains:
Pourtant, toute cette année a bien montré que l’actualité sociétale (mariage pour les personnes de même sexe, recherche sur les cellules souches…) écrasait, dans la cathosphère, tous les autres sujets ou presque, et en particulier les polémiques culturelles. Alors que les années précédentes, on a vu des campagnes très virulentes contre l’oeuvre « Piss Christ », divers pièces de théâtre, diverses séries télé, comme Inquisitio, cette année, on n’a quasiment rien vu de tel. Comme si, loin d’être une préoccupation centrale des catholiques, l’art « blasphématoire » était au fond un sujet bouche trou, destiné à faire entendre la voix des catholiques les plus revendicatifs en l’absence d’actualité sur les « vrais » sujets qui fâchent.
Même sur le Hellfest, l’année a été très calme, beaucoup plus que les précédentes (sans doute en grande partie du fait de l’actualité politique brûlante qui a mobilisé ailleurs l’énergie des cathos). Les deux polémiques les plus lourdes de l’année autour de ce festival, et de manière très relative, sont toutes deux sans rapport avec la nature de la musique qui y est jouée et l’identité des groupes qui y sont invités: la mobilisation de riverains contre les nuisances sonores du festival, et la saisie de viande avarié sur le stand d’un des restaurateurs sous-traités par le Hellfest.
Concernant la garde à vue de Varg Vikernes, j’ai juste remarqué un article du Collectif Provocs Hellfest ça suffit! qui citait une interview de Stéphane François sur Varg Vikernes et le NSBM, pour renvoyer sur un de leur propre article, qui établissait un lien entre le black metal dans son ensemble et l’idéologie de la Nouvelle Droite. Très mal à propos à mon sens, puisque ce politologue a lui-même réfuté, dans d’autres publications, l’amalgame qu’ils tentent de lui attribuer, comme je le signalais dans un billet que je consacrais aux liens entre une minorité de groupes de metal à la marge et certaines initiatives de la droite néo-païenne:
« la scène europaïenne s’est intéressée sérieusement au Black Metal àpartir des faits divers morbides dont les groupes radicaux de cette scène se sont rendus coupables : meurtres, cannibalisme, incendies de dizaines d’églises, violation de sépultures. En effet, depuis le début des années quatre-vingt-dix, cette scène musicale a souvent défrayé la
chronique par les crimes et les incendies perpétrés par des musiciens de cette scène ou par leurs fans. Des disques de groupes de cette scène furent saisis par la police, comme par exemple en Allemagne. Toutefois, malgré ces dérives nous ne pouvons pas suivre les textes délirants de Paul Ariès et du Père Benoît Domergue dans leur description apocalyptique de ce milieu musical car la majorité de ces groupes sont apolitiques et non violents, même s’ils utilisent un satanisme, souvent de façade. Par ailleurs, cette musique est née au milieu des années quatre-vingt absente de la violence postérieure qui caractérisera certaines de ses dérives » (Les paganismes de la Nouvelle-Droite, thèse de doctorat soutenue par Stéphane François le 29 septembre 2005 à l’Université Lille II, sous la direction de Christian-Marie Wallon-Leducq, p.192).
En fait, l’inquiétude exprimée mardi par beaucoup de metalleux (y compris de black metalleux), face au risque d’être amalgamés avec Vikernes, montre que loin d’être au coeur du milieu et de la musique metal, les idéologies violentes qui ont en partie accompagné la genèse de certains courants se séparent progressivement de celui-ci. on observe avec le black metal ce qu’on a constaté avant lui, pour d’autres courants musicaux, ou plus largements artistiques, contestataires. Mieux ils sont connus, et plus ils sont reconnus. Plus ils sont reconnus, et plus ils s’intègrent au paysage culturel au sens large. Ils se répandent, se partagent davantage, et perdent de leur radicalité. Bien loin de subvertir la culture, ils sont phagocytés par elle (les réactions de la communauté metalleuse cette semaine, oscillant entre sarcasmes envers Varg Vikernes et refus des amalgames, témoignent que l’écoute assidue de Burzum n’implique nullement une adhésion aux thèses politiques, religieuses et historiques de son auteur. Assez paradoxalement, alors que la grande majorité des metalleux détestent sa « pensée », ses positions politiques lui ont par contre valu une appréciation très élogieuse en 2011 de la part d’un blog intégriste particulièrement mobilisé contre le Hellfest: comme quoi le rapport triple entre musique, idéologie et religion est finalement plus complexe et pluriel qu’on ne le dit souvent).
Aussi bien la revendication, longtemps (et abusivement à mon sens) présentée comme indissociable du black metal , d’une musique qui devrait, sous peine de se perdre, être celle du mal, que le combat de certains chrétiens contre la culture « sataniste semblent devenir avec le temps des combats d’arrière-garde, à l’obsolescence programmé à moyen terme. La question qui commence à se poser est plutôt celle d’un black metal, dont l’intégration par la culture mainstream est désormais en bonne voie, qui arriverait à mettre en cohérence cette évolution avec la radicalité et la violence de son esthétique. il s’agit peut-être désormais de moins s’épancher ad nauseam sur ce qu’il combat ou serait supposé combattre (le christianisme etc.), mais sur la partie positive (paradoxalement il est vrai pour une musique si négative) de son message: ce qu’il dit de l’homme, de la souffrance, du monde, de la nature etc…. et de la musique en elle-même).
Avec toute les difficultés (abstraction, élitisme…) qu’il y a à théoriser l’apport artistique au sens le plus large de d’expressions de l’art populaire, et les résistances que ce type de tentatives entraine fréquemment, comme en témoigne la publication d’un manifeste en faveur d’une théorisation plus grande du black metal, publié par un membre du groupe Liturgy:
« Une violente controverse a récemment secoué la scène déjà tumultueuse du black metal, suite à la parution d’un manifeste, Transcendental Black Metal. Son auteur, Hunter Hunt-Hendrix, compositeur et chanteur d’un groupe brooklynien (Liturgy) y redéfinissait les contours, la nature et la destinée de cette musique, en des termes clairement philosophiques, et à grands renforts d’emprunts à Nietzsche et à Hegel.
Plus précisément, il y décrivait deux moments dans l’histoire de cette musique, en théorisant la nécessité du passage de l’un à l’autre. Le premier – correspondant à la naissance du genre et à son développement, essentiellement en Scandinavie – y était décrit comme « atrophié, nihiliste, lunaire » en raison de ses thématiques et de sa tonalité. Le caractère statique de ce premier moment est, pour Hunt-Hendrix, insatisfaisant, et doit conduire à un dépassement, une négation nietzschéenne du nihilisme. Ce deuxième moment – à savoir, l’émergence d’un black metal américain hybride, intégrant d’autres genres musicaux et développant une rythmique légèrement distincte – se caractérise par l’affirmation, la plénitude ; des valeurs solaires, en somme3. Ce deuxième temps, qui est aussi la forme aboutie de ce genre, sa fin, inclut implicitement l’œuvre de Hunt-Hendrix et de son groupe Liturgy.
Or, au sein de l’univers relativement fermé et discret du black metal, la simple mise en ligne de ce texte a provoqué un petit cataclysme, qui s’est notamment manifesté sur le web. Tandis que ce discours philosophique exposait Liturgy à un plus large public, lui valant notamment l’intérêt du New-Yorker ou de Art Times, les réactions violentes de fans de metal ont fusé. Jugé pédant ou déplacé par certains, illégitime par d’autres – en s’ouvrant à d’autres genres musicaux, Liturgy aurait perdu le droit de formuler un quelconque discours sur le black metal – le manifeste donne lieu à plusieurs lettres ouvertes dirigées contre ce « traître » qui a voulu se faire le chantre d’une cause qui n’est pas la sienne. […]
A notre sens, l’accueil réservé à ce manifeste au sein de la scène metal est un indice de la méfiance générale des cultures populaires à l’égard de toute forme de théorisation. Préférant rester à l’abri du regard du grand nombre, et refusant d’être traduites dans des termes « sérieux », ces sous-cultures gardent leurs distances avec la théorie. Mais ce faisant, elles maintiennent le fossé séparant les arts « nobles » ou savants des arts populaires, se constituant volontairement comme un objet négligeable pour les universitaires – ou tout juste digne de l’intérêt de l’ethnologue attiré par l’exotisme d’une culture étrangère. Elles se cantonnent volontairement dans le domaine de l’expression viscérale d’émotions propres à une certaine catégorie de la population – simple symptôme d’un phénomène que la sociologie se donnera pour objet d’expliquer.
Pourtant, comme le souligne Hunt-Hendrix lui-même, « les musiques populaires pourraient se permettre d’être un peu plus prétentieuses ». Car s’enfermant dans la catégorie des musiques qui ne se théorisent pas, elles masquent leur intérêt esthétique propre, et dissimulent le fait qu’à leur manière, elles constituent une forme de pensée sensible, enfermant des positionnements métaphysiques et éthiques, des points de vue sur le monde. Elles se donnent à voir comme des simples phénomènes anthropologiques, outils de reconnaissance au sein de groupes tribaux, masquant tout ce qu’elles donnent à penser sur le plan esthétique.
Le texte de Hunt-Hendrix aura au moins eu ce mérite-là. Renouant avec la tradition des manifestes artistiques qui ont fleuri au début du siècle dernier, le musicien adopte une posture qui consiste à penser sa place au sein d’une histoire de l’art, à situer son geste artistique au sein de cette histoire, et à justifier, de manière théorique, la nécessité de ce geste. Ce faisant, le chanteur contribue à amenuiser le fossé existant entre arts « nobles » et arts populaires, acte pour lequel on ne saura trop lui témoigner notre reconnaissance. » (Un manifeste pour le black metal : quand les musiques populaires se théorisent, par Églantine de Boissieu et Catherine Guesde, Sens public, 9 janvier 2012)