(Merci à Panouf de m’en avoir signalé l’existence)
Cette pétition, qui émane du « collectif pour un festival respectueux de tous« , s’adresse aux différents partenaires du festival.
Elle commence par dire sa satisfaction de l’annulation d’Anal Cunt et de Satanic Warmaster, et enchaine sur la dénonciation du « manque de vigilance » supposé des organisateurs du Hellfest.
Puis elle analyse les paroles et/ou l’historique de trois groupes: Mayhem, Belphégor et Triptykon, tous présents sur l’affiche 2011 du Hellfest, pour tenter de montrer que chacun de ces groupes est coupable de discrimination religieuse.
Enfin, elle demande aux différents partenaires du festival de faire pression sur celui-ci afin de déprogrammer « tout groupe et/ou chanson incitant à la haine contre quelque communauté que ce soit », de refuser « tout groupe et/ou chanson incitant à la haine contre quelque communauté que ce soit », et d’assurer « La non promotion sous quelque forme que ce soit à l’intérieur de l’enceinte du festival : de la violence y compris à caractère sexuel ; des transgressions contre nature ( nécrophagie, profanation…) ; des comportements dommageables pour l’intégrité physique des personnes ( mutilation, suicide, appel au meurtre…) ; du satanisme ».
Mes remarques sur cette pétition:
1) A propos des trois groupes cités:
Mayhem:
La pétition dit: « Mahyem (sic) revendique et encourage très explicitement la haine des chrétiens« . Comme je le montrais dans un précédent billet, dire du mal du christianisme ou blasphémer, même de façon virulente, ce n’est pas la même chose qu’inciter à la haine. Celle-ci en effet passe par l’appel à des actions concrètes. Il est vrai que certains des membres du groupe ont participé au début des années 1990 à des incendies d’églises (et l’un d’eux a été victime de meurtre). Mais loin de monter en puissance depuis ces actes dont les auteurs ont tous été poursuivis, condamnés et ont purgé leur peine depuis longtemps, les membres actuels se sont assagis.
Hellhammer (batteur du groupe) est si peu antichrétien qu’il a été batteur de session pour le groupe d’unblack Antestor, et porte un jugement très favorable, tant sur le plan personnel que musical, sur les membres du groupe de death/black metal chrétien Extol sur son forum. Par ailleurs, il affirme dans une interview que la musique était dès le départ la finalité principale de Mayhem, et non l’antichristianisme: « In my opinion, black metal today is just music. I will tell you that neither I nor other members of Mayhem never really were against religion or anything else. We are primarily interested in music » (Interview sur Metal Library).
Il est vrai qu’il a souvent joué à brouiller son image dans les médias, et ses déclarations peuvent être sujettes à caution, mais s’il est peut-être un manipulateur, il n’est clairement ni un sataniste convanicu, ni a fortiori un antichrétien militant et haineux.
Attila (chanteur) est certes personnellement opposé au christianisme, mais fait explicitement la différence entre les croyances et les personnes, et n’incite donc pas à la haine:
« Attila : C’est assez complexe… Dans les grandes lignes, l’album a pour thème central les éléments logiques qui relient l’ordre au chaos dans notre monde, dans notre quotidien. Pour illustrer cela, je fais référence dans ces textes à de nombreux grands textes et mythes de l’histoire, plus précisément, à la représentation que l’homme se fait du chaos depuis l’antiquité. (le vocaliste part alors dans une explication particulièrement longue et riche, en évoquant les tablettes sumériennes, la ceinture d’Orion, nombre de mythes chrétiens, les pyramides de Guizeh…).
Tous ces mythes, tous ces éléments historiques ont été réinterprétés de toutes les façons possibles par les religieux du monde entier, qui refusaient toute autre explication de l’existence des hommes sur cette terre que leur création par un Dieu unique. Au travers de ces textes, j’ai tenté d’amener une réflexion sur ce refus… Mais je suis bien conscient que cela ne reflète pas le point de vue de tous les croyants, je n’ai aucun problème avec le fait que tu sois juif, chrétien ou musulman…j’ai simplement voulu proposer ma vision des choses par rapport aux positions des différentes institutions religieuses sur la vie, l’ordre et le chaos et ce tout au long de l’histoire…
Joff : Mais dès lors, pourquoi uses-tu d’artifices comme un crucifix inversé sur scène ?
Attila : Parce que cela renvoie à une idée de contestation de cette institution religieuse, il ne faut pas forcément prendre ce que je fais sur scène au pied de la lettre.
Joff : Mais ne regrette tu pas qu’une partie du public ne vois alors pas plus de ta part qu’une simple reproduction de tous les clichés satanistes utilisés dans le mouvement Black Metal depuis sa création ?
Attila : A vrai dire cela m’importe peu… j’ai mes idées, et je ne suis pas sur scène pour faire de la propagande. Pour ce qui est du satanisme en soi, ma vision de la chose est assez simple: si Dieu existe, alors que quelqu’un me le prouve, en attendant, je demande simplement: « Si Dieu existe, alors pourquoi pas Satan ? » (interview par Metalorgie).
Necrobutcher (bassiste) quitta Mayhem en 1991, lors des premières polémiques autour du black metal norvégien, parce qu’il ne supportait plus la pression médiatique et les excès d’Euronymous. Ce dernier tint en son temps des propos assez méprisants sur sa « normalité »: « Yes, Necro Butcher is out of the band, because he’s become a totally normal person with his own family (spit), and he has no longer anything to do with the black metal/death metal lifestyle » (Interview par Angelfire). Il ne réintégra le groupe qu’en 1995, après les meutres et les incendies d’églises. Il parait donc difficile de lui faire grief d’actes dont il s’est clairement démarqué dès qu’il prit conscience de leur gravité.
Le line up actuel de Mayhem apparait donc beaucoup plus modéré dans son antichristianisme que la pétition ne le suggère. Cela ne fait pas nécessairement de ses membres des personnes absolument intègres: ils ont été poursuivi aux Pays-Bas en 2009 pour la destruction d’une chambre d’hôtel. Mais si ce type d’actes devaient motiver une telle pétition, ce sont tous les festivals de musique sans exception qu’il faudrait censurer, et non le seul Hellfest, tant de tels comportements sont courants en dehors du metal.
Belphégor:
Le satanisme de ce groupe semble de type LaVeyen, c’est-à-dire qu’il nie l’existence personnelle de Satan, et y voit le symbole de la liberté humaine face à l’opression religieuse supposée:
« Il y a des attitudes très différentes dans le black metal concernant le Satanisme : certains groupes le prennent très au sérieux et d’autres se servent juste des images pour le fun. Vous semblez vous tenir entre les deux…
Belphegor représente la magie, la liberté et la rébellion. Le message est très clair, faites ce que vous voulez, prenez vos propres décisions et suivez votre propre chemin » (Interview sur Radio Metal).
En réalité, les membres sont justes des athées très remontés contre les religions organisés, et non des satanistes théistes:
« Noticeably, your lyrics, tiles, and your website are very out-spoken. I have just recently read an article (on anus.com) about boycotting Christian metal, and shortly after that a metal fan approached me with some heavy criticism who finds that Black metal is no longer acceptable because the satanic content most albums have. As an atheist he sees this as a form of religion. What’s your take on this?
I consider myself as an atheist. I’m not a slave of any kneeling-crawling-praying shit-sect » (interview par Metalcrypt).
L’examen de leurs paroles met en évidence l’une des faiblesses majeures de la démarche de beaucoup d’antihellfest. Ces derniers s’opposent au festival sur une base morale (dénonciation des paroles semblant faire l’apologie du mal, des pratiques sexuelles déviantes, etc.) et religieuse (dénonciation du satanisme et de l’antichristianisme) mais argumentent sur le terrain juridique (dénonciation de l’appel à la haine) dans l’espoir qu’une victoire dans ce dernier domaine permettra une avancée dans les deux premiers. Mais l’appel à la haine, comme je le montrais dans un précédent billet, n’est pas constitué de manière suffisante par des paroles blasphématoires ou qui manisfestent une hostilité virulente contre le christianisme, mais par l’appel à des actes concrets contre la personne des chrétiens et contre l’institution catholique.
Ainsi, s’il me semble que la chanson suivante peut être interprétée comme un appel à la haine:
Cremation Of Holiness
Christ has died – squealing like a pig
Hellish torment – seething flesh
Mocked and spitted at – his lies now ignored
Kill his minions – exterminate ’em all
Behead the disciples of god…
Turn their churches into abattoirs
Wade in desecrated blood
Bomb the vatican – crucify the (polish) whore
Cremation of holiness – destruction of faith
Profanation – Blasphemation
Fornication – Bloodperversion (Album Necrodaemon Terrorsathan, paroles sur Dark Lyrics).
Celle qui suit n’en est manifestement pas un, et si Belphégor devait être condamné pour la première, il resterait donc libre de jouer la seconde au Hellfest ou ailleurs:
Sanctus Perversum
Whorehouse temple – orgasmic hell
Sado fuckfest – unholy mass
Sin triumphant – vomit the soul
Ass for an ass – cunt for a cunt
Sacramental – Coitus in Anum
Sacrificial – Bukkake delight
Gaping cornholes – raining cum
Kyrie eleison
Dominus
Christe eleison
Sanctus
[Lead: Sigurd]
Ass for an ass – cunt for a cunt
Sacramental – Coitus in Anum
Sacrificial – Bukkake delight
Glorification of flesh above spirit
Sanctus…
(Album Pestapokalypse VI, paroles sur Dark Lyrics).
Le problème de la censure, c’est qu’elle place la morale sur le terrain de la loi. Et celle-ci, contrairement à la première, est restrictive dans son application, et susceptible d’interprétations et de contournements. Ainsi, même si Belphégor était condamné ou censuré pour ses morceaux les plus violents, il pourrait continuer à jouer ceux simplements blasphématoires ou obscènes sans difficulté. Ce qui montre combien choisir l’interdiction pure et simple plutôt que le dialogue est illusoire, et n’apportera dans le meilleur des cas qu’un bénéfice extrêmement minime.
Même dans les pays les plus répressifs en matière de morale, on observe en effet combien il est facile de contourner l’esprit de la loi pour justifier son contraire:
« Comme on a pu le voir dans les travaux de recherche français (Lapassade, 1996 ; Monceau, 1997) et anglo‑saxons (Woods, 1990 ; Berthier, 1996) sur l’école, les mécanismes de contrôle imposés par l’institution produisent des effets opposés à ceux qu’ils sont censés produire. L’école iranienne en est un exemple inédit. La déviance n’a certes pas forcément la même signification que dans d’autres contextes, puisque certaines conduites, acceptées ailleurs, sont considérées en Iran comme illicites. Les élèves s’efforcent de trouver des solutions adaptées qui leur permettent de contourner les normes et de faire face aux humiliations subies : porter tel ou tel habit non autorisé sans se faire remarquer, cacher les objets interdits, se maquiller discrètement, avoir des relations avec le sexe opposé, regarder un magazine étranger pendant le cours, déserter les manifestations idéologiques, apprendre et pratiquer superficiellement des savoirs religieux et idéologiques.
33Les élèves considèrent certaines normes comme une ingérence « illégitime » atteignant leur liberté et l’infraction est alors jugée comme nécessaire et juste. Des fractions importantes d’élèves sont en désaccord profond avec l’institution qui crée ces normes et cette perception est largement partagée par les familles (Monadi, 1997). Une élève proteste ainsi : « Regardez le lycée des autres pays ou celui d’avant la révolution, nous n’avons aucun droit, on se permet de fouiller notre sac ou notre cartable et de vérifier les objets personnels comme les photos, le carnet d’adresses, l’agenda… »
34La répression de la culture juvénile par les pratiques humiliantes et des discours hautains et agressifs blessent les élèves et les encouragent à ignorer, à contourner ou à déformer certaines normes : « J’ai connu l’école des années 1980, la version la plus dure de l’école iranienne. Les enseignants hezbollah nous traitaient comme des animaux, leur agressivité était intolérable, nous subissions quotidiennement les humiliations qui nous blessaient. Les élèves cherchaient à tout prix à les venger, par exemple, on ne répétait pas les slogans lors de la cérémonie matinale, on regardait les films interdits, on sortait avec les garçons, on buvait des boissons alcooliques, on écrivait des insultes contre les mollahs sur le tableau, on posait des questions insensées sur la religion ou la moralité » ( La religion d’Etat à l’école: l’expérience de l’islamisation de l’école en Iran, in Journal des anthropologues).
Il s’agit certes d’une censure et d’une répression beaucoup plus extrêmes que celles proposées par les antihellfest, mais qui montre combien il est illusoire et contreproductif de prétendre changer les coeurs par la contrainte. Et comment ne pas faire le rapprochement avec le témoignage suivant de Marilyn Manson?
« Mon autre source imperturbable d’information (sur le rock)a été l’école chrétienne. Tandis que Nick me branchait sur le heavy metal, l’école organisait des séminaires sur les messages subliminaux. Ils apportaient des disques de Led Zeppelin, de Black Sabbath et d’Alice Cooper et les passaient à fond sur la sono. Différents professeurs se mettaient à tour de rôle devant la platine pour, de l’index, faire tourner les disques à l’envers afin de nous expliquer le contenu de ces messages cachés. Bien évidemment, la musique la plus extrême, celle qui contenait les messages les plus sataniques, était exactement celle que je voulais entendre… puisque c’était interdit. Ils brandissaient des photos de groupes pour nous faire peur, mais tout ce qu’ils ont réussi à obtenir, c’est de me décider à porter les cheveux longs et une boucle d’oreille pour ressembler aux musiciens des pochettes » (Mémoires de l’enfer p. 26, cité dans L’Age du Metal p. 283).
Cet exemple édifiant montre combien la morale et le respect ne sauraient se gagner par la contrainte, au risque d’obtenir l’effet inverse et d’accélérer la déchristianisation de notre société. En ce sens, les antihellfest seraient bien inspirés de méditer la pensée suivante de Pascal: « L’homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête« .
Triptycon:
La dénonciation de ce groupe par la pétition qui fait l’objet de cet article est très étonnante, pour ne pas dire aberrante, et illustre combien les antiHellfest ont une connaissance superficielle du métal, et une méthodologie défaillante, qui se borne à relever les occurences d’une thématique sataniste ou antichrétienne dans les paroles d’un groupe, plutôt que d’analyser ce dernier en profondeur et en contexte. Voici en effet comment le fondateur de Tryptikon, ancien de Celtic Frost, analyse son rapport personnel à la religion:
« Occulte. Un mot à la signification aux multiples facettes. Quelle en est la signification chez Triptykon ?
Une signification extrêmement personnelle, qui vient de mes origines et de mon chemin de vie. Satanisme, occultisme sont des mots qui, particulièrement dans la scène metal, sont infiniment mis à contribution pour plusieurs raisons. Ils sont devenus des clichés, des parts d’une imagerie et des arguments de vente. Je ne veux prendre part à cela.
Tryptikon traite de thèmes historiques et occultes, lesquels ?
Histoire, religion, occultisme, la psyché de l’homme et tous les points qui s’y rapportent. Dans ma jeunesse, c’était les thèmes que j’ai utilisés pour fuir la réalité très sombre de ma vraie vie. Mais je ne suis pas le partisan d’une religion ou d’un culte, bien au contraire. Il s’agit plutôt d’une sorte de dispute intellectuelle avec ces thèmes » (Interview par Daily-rock, p.6).
Déjà, du temps de Celtic Frost, Tom Gabriel Fischer insistait bien sur le caractère non militant de sa critique du christianisme:
« A lot of the band’s early work had a lot of Satanic imagery. Is that something you believe or believed in, or was it simply a writing tool?
To deal with the topic of occultism or Satanism or Christianity doesn’t mean you have to be a part of it or a follower. Martin used religion as a means of revolution against his environment, his family, his upbringing, which was a forceful introduction to the Catholic Church. His youth to him was a huge restriction. It was a darkness, the exact opposite of what his parents intended, to be forced into these rigid religious ceremonies and beliefs without any choice from a very early age. It made him grasp for anything to leave this, to challenge this, to conduct his own mini-revolution against his parents. Dealing with occultism, even though he was never a Satanist and neither was the band, these topics alone shocked his parents and his environment. Martin became an expert on all these topics because he’s been studying them since he was a little kid. So it was obvious that this would be a topic of most of our lyrics at the time, even nowadays on the new album. But I can assure you that we have never followed any man-made religion. We are very critical of any religion, be it Satanic or Christian or whatever. I don’t think anybody in the band believes anything. We are simply musicians and we deal with topics that are of interest to us » (Interview sur About.com Heavy Metal).
A propos des paroles de ce groupe, la pétition affirme:
« Enfin, Triptykon, un groupe helvétique dont l’emblème est une croix renversée. Leurs titres sont tout aussi explicites, comme la chanson « Crucifixus » ou « I am The Twilight », dans laquelle ils invitent à « Persécutez les serviteurs de Dieu, les esclaves doivent finir comme des esclaves, pataugeant dans les ruisseaux en mourant, dans l’obscurité vers leurs tombes. » »
Crucifixus est un instrumental (sans paroles donc: merci l’exactitude de cette pétition). Voici le texte complet du second morceau:
Yield, I am the twilight
Three, three days of darkness
Love has turned to hatred
Why have I been chosen?
Chaos, let chaos reign
Repent, in fear repent
Chaos, let chaos reign
Die, die as you pray
Persecute the servants of god
Slaves shall end as slaves
Wading through dying creeks
In gloom towards their graves
Chaos, let chaos reign
Repent, in fear repent
Chaos, let chaos reign
Die, die as you pray
I rise above
In light divine
As you sow
You shall reap
Chaos, let chaos reign
Repent, in fear repent
Chaos, let chaos reign
Die, die as you pray
Lord god of Sebaoth
Black are the heavens
Mine is the face of enmity
Blessed those who suffer
Chaos, let chaos reign
Repent, in fear repent
Chaos, let chaos reign
Die, die as you pray » (sur Dark Lyrics).
Il s’agit manifestement d’une allégorie qui vise à exprimer la souffrance d’une foi et d’une espérance déçues, et non d’un appel littéral au meurtre des chrétiens. Seule une personne complètement biaisée ou malhonnête pourrait prétendre le contraire , et je défie bien les auteurs de cette pétition de gagner un procès sur la base d’un tel texte. Mais qu’importent la vérité ou l’honnêteté intellectuelle au regard de la grande cause du combat contre le Hellfest!
Il est évident que Triptykon, si ses paroles sont très critiques à l’encontre du christianisme (mais n’est ce pas notre devoir de chrétiens de répondre aux espoirs déçus, plutôt que de les museler?), n’est pas un groupe haineux. Son inclusion dans la pétition est quasiment une faute des anti Hellfest, et montre combien Ben Barbaud n’est pas seul à parfois manquer de vigilance.