Préambule:
La polémique autour du Hellfest, qui oppose chaque année des milliers de métalleux (parfois catholiques), tous passionnés, à des milliers de catholiques (parfois métalleux), également tous passionnés, donne lieu, comme tout débat de cette ampleur, à des approches unilatérales et à des réactions partisanes. Pour certains, une minorité de fanatiques chercheraient à entraver la liberté d’expression, et plus spécifiquement celle de création artistique, pour interdire toute critique contre leur vision du monde subjective et partiale. Pour d’autres, le Hellfest, et les subventions publiques dont il est bénéficiaire, consacreraient d’une manière inadmissible une tribune pour la discrimination d’une religion entière, à l’heure où les communautarismes sont en pleine croissance, et serait un dérapage de la liberté d’expression au profit de discours de haine et d’exclusion.
Schopenhauer, dans L’art d’avoir toujours raison, soulignait déjà l’intérêt, à cet effet, de caricaturer la position de l’adversaire, et j’imagine que c’est de bonne guerre. A l’autre finalement de se débrouiller pour assurer sa défense.
Ma propre expérience des conflits, quoique modeste, m’enseigne que la vérité est rarement unilatérale, et qu’il y a souvent de l’erreur et de la vérité mêlées des deux côtés d’un débat. L’enjeu est de les démêler, par une problématique qui englobe les deux positions du débat, et d’en dégager les proportions, par l’examen des arguments objectifs en présence.
L’objet de cet article est de contribuer à la formulation de cette problématique commune, afin de donner un cadre non polémique aux arguments des deux côtés, et d’en finir avec les dialogues de sourds.
Le problème ici est la question de la liberté d’expression, avec son corrélat: faut-il censurer, ou dans le cas des organisteurs du festival, s’auto-censurer, et si oui, jusqu’à quel point? Deux écueils semblent possibles, chacun plus ou moins valorisé suivant la partie concernée. Le premier: ne rien faire, tout permettre. Difficile à avaler pour les catholiques, alors que le moindre propos vaguement ambigu du pape ou d’un évêque peut susciter des campagnes très violentes sur internet et dans les médias. Des lois protègent les convictions religieuses de chacun, et la moindre des choses est d’en demander le respect. La seconde: tomber dans le politiquement correct et la censure de toute oeuvre un tant soit peu dérangeante ou choquante. D’une part parce que c’est une entrave manifeste à la liberté d’expression, d’autre part parce que c’est la mort de tout dialogue réelle, et donc de toute possibilité authentique d’une transformation effective des mentalités et des préjugés.
1) La nécessaire entrave à la liberté d’expression apportée par la censure:
Rappelons tout d’abord la définition de la censure:
« La censure est la limitation arbitraire ou doctrinale de la liberté d’expression de chacun. Elle passe par l’examen du détenteur d’un pouvoir (étatique ou religieux par exemple) sur des livres, journaux, bulletins d’informations, pièces de théâtre et films, etc. — et ce — avant d’en permettre la diffusion au public. Par extension, la censure désigne différentes formes d’atteintes à la liberté d’expression, avant et/ou après leur diffusion (censure a priori et a posteriori). On distingue la censure politique (limitation par le gouvernement de la liberté d’expression) de la censure indirecte, non officielle, mais sous forme de pression, en particulier une forme de censure économique (due notamment à la concentration des médias, etc.) ; on peut aussi ajouter les phénomènes d’autocensure.
La censure peut aussi être institutionnelle ou sociale par la privation de l’information disponible à des particuliers ou à un groupe. Cette forme de censure peut se justifier dans certains cas pour des raisons médicales (voir psychiatrie)[réf. nécessaire] mais elle prend majoritairement une forme négative. La censure positive peut prendre aussi la forme de censure liée à l’âge. Un tel type de censure positive comporte par exemple la classification de film selon la thématique. (voir pornographie et violence) » (Article « censure » sur Wikipédia).
Toute censure n’est pas nécessairement mauvaise. Elle est même garante de la liberté de chacun, dans la mesure où elle nous protège contre la diffamation, l’outrage, ou les campagnes de haine. Ainsi mon hébergeur vénéré peut-il écrire dans son règlement:
« Responsibility of Contributors. If you operate a blog, comment on a blog, post material to the Website, post links on the Website, or otherwise make (or allow any third party to make) material available by means of the Website (any such material, “Content”), You are entirely responsible for the content of, and any harm resulting from, that Content. That is the case regardless of whether the Content in question constitutes text, graphics, an audio file, or computer software. By making Content available, you represent and warrant that:[…]
the Content is not pornographic, does not contain threats or incite violence towards individuals or entities, and does not violate the privacy or publicity rights of any third party […]
Without limiting any of those representations or warranties, Automattic has the right (though not the obligation) to, in Automattic’s sole discretion (i) refuse or remove any content that, in Automattic’s reasonable opinion, violates any Automattic policy or is in any way harmful or objectionable » (WordPress terms of service).
De même que ses concurrents d’ailleurs:
« Incitation à la haine¬: nous mettons Blogger à votre disposition pour vous permettre d’exprimer vos opinions, même si elles suscitent la polémique. Mais vous ne devez en aucun cas publier du contenu qui incite à la haine envers des groupes en fonction de la race ou de l’origine ethnique, de la religion, du handicap, du sexe, de l’âge, du statut de vétéran et de l’orientation/identité sexuelle. Par exemple, il est interdit de rédiger un blog affirmant que les individus d’une race donnée sont des criminels ou d’inciter à la violence contre les individus pratiquant une religion particulière » (Règlement relatif au contenu Blogger).
Et pour cause, ces hébergeurs s’exposent aux mêmes à des poursuites s’ils n’opèrent pas cette censure:
« Article 23 En savoir plus sur cet article…
Seront punis comme complices d’une action qualifiée crime ou délit ceux qui, soit par des discours, cris ou menaces proférés dans des lieux ou réunions publics, soit par des écrits, imprimés, dessins, gravures, peintures, emblèmes, images ou tout autre support de l’écrit, de la parole ou de l’image vendus ou distribués, mis en vente ou exposés dans des lieux ou réunions publics, soit par des placards ou des affiches exposés au regard du public, soit par tout moyen de communication au public par voie électronique, auront directement provoqué l’auteur ou les auteurs à commettre ladite action, si la provocation a été suivie d’effet.
Cette disposition sera également applicable lorsque la provocation n’aura été suivie que d’une tentative de crime prévue par l’article 2 du code pénal.
Article 24 En savoir plus sur cet article…Modifié par Loi n°2004-1486 du 30 décembre 2004 – art. 20 JORF 31 décembre 2004
Modifié par Loi n°2004-1486 du 30 décembre 2004 – art. 22 JORF 31 décembre 2004Seront punis de cinq ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende ceux qui, par l’un des moyens énoncés à l’article précédent, auront directement provoqué, dans le cas où cette provocation n’aurait pas été suivie d’effet, à commettre l’une des infractions suivantes :[…]
Ceux qui, par l’un des moyens énoncés à l’article 23, auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende ou de l’une de ces deux peines seulement.
Seront punis des peines prévues à l’alinéa précédent ceux qui, par ces mêmes moyens, auront provoqué à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou de leur handicap ou auront provoqué, à l’égard des mêmes personnes, aux discriminations prévues par les articles 225-2 et 432-7 du code pénal » (Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse , Version consolidée au 24 juillet 2010, articles 23 et 24).
Le Hellfest s’est lui-même auto-censuré, sous la pression de certains groupes invités, en déprogrammant Satanic Warmaster, réputé proche du NSBM, mouvance effectivement connue pour pratiquer l’incitation à la haine.
L’an dernier, le groupe Sexion d’Assaut a eu de gros problèmes après avoir été suspecté de propos homophobes:
« Selon le site Internet du magazine Têtu, NRJ a décidé de suspendre son partenariat avec la Sexion d’Assaut. La radio a justifié sa décision auprès de Têtu et déclare ne pas souhaiter « alimenter la polémique ». NRJ avait lancé un concours, NRJ @ School, afin d’offrir à un jeune auditeur un concert privé du groupe dans son collège ou lycée.[24]
À la suite de cette polémique, fin septembre et début octobre 2010, plusieurs villes françaises ( Angoulême, Clermont-Ferrand, Strasbourg, Saint-Étienne, Marseille, Nancy, Angers, Le Mans, Caen, Guivapas (Brest), Saint-Cyr sur Loire (Tours)) ont annulé les spectacles de Sexion d’assaut.[25]
Afin de faire diminuer la polémique, les membres du groupe ont rencontré, selon leur manageur, des associations de lutte contre l’homophobie et ont affirmé avoir pris conscience de la gravité des propos de Lefa.[26] « On n’est pas là pour parler de ça, on s’est expliqué et maintenant on préfère agir. On a rencontré des associations de lutte contre les homosexuels (sic). On comprend la polémique, même si beaucoup de choses ont été déformées et sorties de leur contexte. Mais si les villes nous annulent par peur, qu’elles sachent qu’il n’y a jamais eu aucun problème à nos concerts. »[27] » (Article Wikipédia « Sexion d’assaut).
Le point fort de l’argumentaire catholique contre le Hellfest réside dans la dénonciation du déséquilibre entre les différentes minorités et convictions religieuses, lorsqu’il s’agit d’apprécier ‘l’incitation à la haine« . Les propos les plus violents contre le christianisme semblent faire sourire ceux là même qui montent au créneau lorsqu’il s’agit de dénoncer les propos anti-sémites ou homophobes de tels ou tels groupes. En ce sens, que Satanic Warmaster ou Anal Cunt soient très facilement déprogrammés sur la suspicion de propos antisémites, alors qu’il semble quasiment impossible de faire annuler les concerts de groupes avec des propos anti-chrétiens, donne à beaucoup de catholiques une impression légitime de « deux poids deux mesures« .
2) Problèmes juridiques et moraux d’une censure dans le domaine artistique:
Pour nécessaire qu’elle soit dans certains cas pour assurer la liberté d’opinion et la sécurité de chacun, la censure est quand même par nature une atteinte à cette autre liberté humaine fondamentale qu’est la liberté d’expression. En ce sens, à propos de l’affaire Orelsan, le blogueur et avocat (et par ailleurs catholique et amateur de metal) Eolas pouvait écrire:
« Personne n’est obligé d’écouter, nul n’a à interdire.
Car c’est quelque chose qu’on ne répétera jamais assez. La liberté d’expression est toujours la première attaquée, parce que c’est la plus fragile. Il y a toujours une bonne cause qui justifie que ÇA, non, décidément, on ne peut pas le laisser dire. Le respect dû aux morts tués à l’ennemi, le respect dû à la justice, le respect dû à la femme. Tout ça, ça l’emporte sur le respect dû à la liberté, cette sale pute. Et les atteintes qu’elle a d’ores et déjà subies, au nom de causes infiniment nobles (comme la lutte contre le négationisme), me paraissent déjà excessives.
Laissez tomber Orelsan, et un jour, c’est votre discours qui dérangera. » (Journal d’un avocat, Quelques mots sur l’affaire Orelsan).
En sens, l’initiative l’an dernier de la Confédération des associations catholiques (CNAFC) de saisir en référé le tribunal de Nantes pour que lui soient communiqué systématiquement les textes des groupes invités pour « vérifier qu’ils ne portaient pas atteinte aux intérêts spirituels et moraux des familles » était bien imprudente. La demande, dépourvue de tout fondement juridique sérieux, a été déboutée sans surprise aucune, mais si elle avait abouti, qu’est-ce qui aurait empêché toutes ces associations de défense de la laicité, des droits de la femme, de défense des homosexuels, d’exiger la même chose de l’Eglise en préalable à tout rassemblement de catholiques? Le problème, quand on commence à toucher aux libertés fondamentales, c’est que les conséquences sont pour tout le monde.
Il convient donc d’être très prudent lorsqu’on commence à toucher à la liberté d’expression, et c’est précisément cette prudence qui caractérise la loi ci-dessus.
En effet:
« L’incitation est donc le fait de poursuivre des personnes ou un groupe de personnes qui sera suivi d’effets. L’incitation à la haine, discrimination ou violence est l’intention donnée par le ou les auteurs, il y a un désir que cela se produise par des faits ou des actes.
L’incitation à la haine, discrimination ou violence doit avoir un désir pour que cela soit suivie d’effets et non d’inciter qui ne soit pas suivi d’effets. C’est généralement un mouvement brutal contre un individu ou un groupe d’individu » (LégiBlog, « L’incitation à la haine, à la discrimination ou à la violence »).
Pour prouver qu’un groupe incite à la haine contre les chrétiens, il ne suffit donc pas de citer des textes à consonnance satanistes ou des propos qui condamnent le christianisme dans son ensemble, ou de dénoncer des métaphores morbides et blasphématoires. Il faut démontrer que les artistes incitent activement leurs auditeurs à passer à l’acte. En l’absence de cet élément, toute pression sur les autorités ou les organisateurs du festival pour censurer des groupes hostiles au christianisme est en elle-même une atteinte scandaleuse à la liberté d’expression, quand même garantie par notre Constitution et dont nous chrétiens nous réclamons nous-mêmes pour notre propre protection. En ce sens, les défenseurs du Hellfest ont parfaitement raison de souligner que tenir des propos satanistes pour le « fun » ou par tradition musicale, ce n’est pas la même chose qu' »inciter à la haine« .
Il est important de noter que s’abstenir de telles pressions, à l’encontre par exemple de groupes tenant des propos satanistes mais qui ne cherchent pas activement à provoquer des actions de haine, de discrimination ou de violence contre les chrétiens, n’est pas exclusif de dialoguer avec eux et leurs fans pour essayer de démontrer les limites et les dangers de leur propre discours. Mais lutter pour le bien commun, c’est aussi respecter et faire respecter les cadres établis par notre Constitution, établie pour protéger ce bien commun, et que nous chrétiens sommes appelés à respecter, comme toute autorité temporelle accordée par Dieu aux gouvernants humains.
3) S’exprimer dans le respect d’autrui, et aussi respecter l’expression d’autrui:
On m’objectera peut-être que même si l’expression de certains groupes est légale, elle n’est pas pour autant morale, et qu’il reste du devoir de tout chrétien citoyen de faire pression sur le festival pour qu’il se dote d’un « cahier des charges éthique ». Personnellement, je ne crois pas que la morale soit quelque chose qui ait vocation à être imposée, non seulement d’un point de vue juridique, mais également moral, précisément, ou même religieux.
« Tout le monde connaît l’adage : à celui qui meurt de faim au bord d’une rivière, il vaut mieux donner une canne à pêche que des poissons. Le premier cas résout le fond du problème, alors que dans la seconde option l’individu reste dépendant et passif. Pour neutraliser les idéologies dangereuses, il faut veiller à leur mise en perspective et à leur confrontation critique. Il s’agit donc de favoriser non pas une tutelle des citoyens par des instances régulatrices, mais plutôt la création d’espaces de débats qui permettent de démasquer les faiseurs d’illusions. C’est grâce à l’existence de structures et de règles de discussions contradictoires et rigoureuses, que nous pouvons désamorcer les manipulations dans le champ politique et médiatique » (« Faut-il tuer la liberté d’expression? », L’homme réseau: penser et agir dans la complexité, par Emmanuel-Juste Duits).
L’ordre public s’impose par la loi, et au besoin le recours à la force publique. La morale nait de la conversion des coeurs. Et celle-ci ne se suscite pas du dehors, mais provient d’une transformation intérieure. Or, pour qu’une telle transformation puisse être opérée, il faut que l’individu puisse faire retour sur l’état de son âme, ce qui suppose qu’il soit en mesure d’énoncer les troubles qui l’agitent éventuellement. De nombreux métalleux ont un rapport à la foi catholique qui est marqué par la méfiance, voire la souffrance. Ces dernières trouvent un exutoire dans les paroles des groupes qui blasphèment, dénoncent le christianisme comme force d’oppression, ou encore exaltent des thématiques morbides ou nihilistes. Ils sont comme nous créature de Dieu, comme nous marqués par le péché, et comme nous ils connaissent leurs moments de nuit. Et comme nous, ils ont le droit de témoigner de cette nuit et de crier leur souffrance et leur colère. Notre rôle de chrétiens, d’annonciateurs d’une Bonne Nouvelle, n’est pas de faire taire cette parole qui est la leur et qui exprime l’état présent de leur vie intérieure, mais de l’accueillir et de l’écouter, ce qui présuppose qu’elle puisse être dite librement, y compris dans l’espace public, pour ensuite proposer une autre parole, qui les prenne dans leur état actuel pour les amener éventuellement, s’ils acceptent de l’écouter à leur tour, vers plus de bonheur et de force intérieure. C’est seulement de cette manière que nous pourrons être convainquants, au lieu de nous contenter de créer notre propre communautarisme dans notre coin.
Lorsque Job a tout perdu, et qu’il a prononcé des paroles très dures de révolte contre Dieu, dans le livre du Premier Testament qui porte son nom, certains de ses amis lui ont fait la morale, et ont quand même un petit peu cherché à le faire taire. Dieu l’a laissé parlé avant de lui répondre. Et une fois que Job eut retrouvé à nouveau la foi et la confiance, Dieu fit reproche à ses amis de leur attitude simpliste de reproche, pourtant si semblable à ce dont certains milieux de l’Eglise font abusivement l’éloge sous le nom dévoyé par eux de « correction fraternelle ». On n’impose pas la conversion des coeurs, en faisant taire la parole de l’autre, si choquante soit-elle, au profit de la notre, mais on l’accompagne, en écoutant cette parole ennemie, en la laissant s’exprimer et se développer, puis en y répondant.
Conclusion:
C’est pourquoi, si je suis d’accord pour lutter par la censure contre les groupes qui incitent effectivement à la haine (encore faut-il le prouver au cas par cas, par l’examen non seulement des paroles mais également des intentions réelles de leurs auteurs), si je suis d’accord pour répondre par l’écoute et le dialogue aux groupes qui blasphèment contre Dieu et l’Eglise ou qui mettent en cause de manière virulente le christianisme sans toutefois menacer les personnes, je NE suis PAS d’accord pour mélanger ces deux approches et chercher à censurer les groupes simplement blasphématoires, morbides, ou opposés au christianisme. Car cette troisième démarche, loin d’être une attitude chrétienne ou même morale, me parait intrusive et dégradante pour l’âme humaine, tant celle de son auteur que celle de ses victimes.